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Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome I.djvu/106

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LA TRACE

— Jamais aucun. Les derniers mots qu’il me dit, c’est qu’il déplorait le passé, mais qu’il était lancé dans une mauvaise voie, et qu’il devait aller jusqu’au bout. »

Ce fut ainsi que procéda l’interrogatoire ; on épargna au témoin le récit de la découverte du meurtre ; l’appréhension d’avoir à donner ces détails causait à la malheureuse femme une horreur pénible à voir.

L’avocat de l’accusé se leva et s’adressa à mistress Marwood.

« En vous interrogeant, madame, mon savant collègue ne vous a pas demandé si vous considériez votre fils comme un bon ou un mauvais fils. Voudriez-vous être assez complaisante pour nous communiquer votre sentiment à ce sujet ?

— En dehors de sa conduite désordonnée, il était bon fils ; il était doux et affectionné, et je crois que ce fut le regret des chagrins que ses dissipations m’avaient donnés, qui lui fit abandonner le logis.

— Il était doux et affectionné. Dois-je comprendre par cela que son naturel était bon ?

— Il avait naturellement des dispositions excellentes. Il était généralement aimé étant enfant ; les domestiques lui étaient excessivement attachés ; il aimait beaucoup les animaux ; les chiens le suivaient instinctivement, comme ils suivent toujours, je crois, les gens qui les aiment.