Aller au contenu

Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome I.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
224
LA TRACE

CHAPITRE III.

LE FAUX PAS.

La grande voix solennelle de Notre-Dame annonçait onze heures et demie. Onze heures et demie sonnaient à tous les édifices de la grande cité parisienne, et les tintements harmonieux de la pendule sur la cheminée du boudoir du pavillon témoignent de l’exactitude du fait, cinq minutes après. C’est une élégante pendule, sur laquelle l’Amour doré impose silence au Temps en bronze pour l’endormir ; il a caché son sablier sous l’ombre de ses ailes, un assez joli sujet ; quoique le sable ne doive jamais s’écouler plus lentement dans le sablier, et que les rides ou les cheveux gris ne doivent pas tarder plus longtemps à venir ; car l’aiguille des minutes dans le meilleur cadran que puissent produire toutes les fabriques de Paris, n’a pas une course plus précise que ce lugubre chronomètre qui n’épargne pas les plus brillants débuts, que ce sinistre réveil qui interrompt les plus beaux rêves.

Le petit appartement du pavillon dépendant de