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LA TRACE

CHAPITRE VIII.

SEPT LETTRES DU SALE ALPHABET.

Le 17 février brilla pur et resplendissant, et le soleil d’un ciel glacial rayonnait sur les fenêtres du Palais de Justice où Richard Marwood attendait le jugement qui devait décider de sa vie.

Jamais peut-être ce Palais de Justice n’avait vu une affluence aussi considérable ; jamais peut-être il n’y avait eu dans Slopperton une préoccupation pareille à celle que faisait naître en ce jour l’attente de l’issue du procès de Richard Marwood.

Les rayons du soleil, pénétrant par les croisées, semblaient tomber plus froids et plus éclatants sur le visage pâle et défait du prisonnier qui était sur le banc des accusés.

Une torture mentale de trois mois avait accompli son œuvre, et écrit ses ravages sur cette figure jeune et autrefois radieuse, en caractères tels que le temps, dans sa marche naturelle et paisible, eût mis des années pour laisser de pareilles traces. Mais il était calme en ce jour : c’était le calme du désespoir qui a