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LES OISEAUX DE PROIE

je ne suis pas embarrassé pour trouver dans Londres une foule d’hommes énergiques, intelligents qui n’hésiteront pas.

— Et quand devrais-je commencer ce travail ?

— Immédiatement.

— Comment alors pourrai-je gagner quarante livres dans trois mois, si je ne gagne qu’une livre par semaine ?

— Ne vous inquiétez pas de ce billet, dit Sheldon, de l’air de l’homme le plus généreux. Si vous travaillez pour moi et que je sois content, j’arrangerai cette petite affaire. Je vous obtiendrai un renouvellement à trois mois.

— Dans ce cas, je suis votre homme. Un travail un peu rude ne m’effraie pas en ce moment, et je puis vivre avec une livre par semaine, ce qui n’empêcherait pas un autre de mourir de faim. Je vous écoute. Donnez vos instructions. »

Il y eut à ce moment une courte pause pendant laquelle l’avocat reprit haleine, en arpentant deux ou trois fois son bureau d’un bout à l’autre, les mains dans les poches ; puis, il s’assit à son pupitre, prit une feuille de papier à écolier, choisit une plume dans l’encrier.

« Autant vaut, dit-il, arranger les choses d’une façon régulière. Je présume que vous n’avez pas d’objection à signer un mémorandum de nos conventions. Rien qui puisse servir devant un tribunal, vous comprenez ; mais un simple acte entre nous, pour notre satisfaction réciproque et prévenir tout malentendu dans l’avenir. J’ai toutes raisons pour vous considérer comme l’homme le plus honorable du monde, vous n’en doutez pas ; mais un désaccord peut survenir entre les gens les plus