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LES OISEAUX DE PROIE

aucun autre qu’audit George Sheldon, et cela sous peine d’une indemnité de dix mille livres, laquelle devra être payée audit George Sheldon comme étant l’évaluation convenue entre les parties du dommage qui résulterait pour lui de la rupture des présentes conventions par M. Valentin Haukehurst.

« En foi de quoi les susnommés ont ce jour, vingt septembre mil huit cent soixante-deux, signé et scellé de leur sceau les présentes conventions. »

« Voilà qui paraît assez solide pour surnager devant un tribunal, dit Valentin lorsque George eut achevé sa lecture.

— Je ne crois pas que cela eût grande valeur en justice, répondit négligemment l’avocat, bien que vous puissiez le trouver formidable. Lorsqu’on a pris l’habitude de l’argot judiciaire, il n’est pas facile de rédiger les plus simples conventions sans quelques mots superflus. Je puis appeler mon clerc pour attester nos signatures, n’est-ce pas ?

— Appelez qui vous voudrez. »

Le clerc, sommé d’apparaître, sortit d’une petite pièce sans air et sans soleil, située derrière le cabinet de son patron. Les deux hommes signèrent. Le clerc signa aussi pour attester l’authenticité de leurs signatures ; il sortit, puis Sheldon plia la convention et la mit dans l’un des tiroirs de son bureau.

« Allons, dit-il gaîment, voilà un bon commencement. Maintenant, nous ferions bien de prendre un grog, car ce qui me reste à vous dire exige un certain temps. »

Pour cette fois Haukehurst accepta l’offre de l’avocat, et il y eut une pause avant que la conversation reprît son cours.