Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
LES OISEAUX DE PROIE

escaliers, suivi de sa femme, qui n’était pas consolée le moins du monde.

Philippe resta un instant sur le palier, suivant de l’œil les deux visiteurs, puis il rentra lentement dans le salon, où après avoir ranimé le feu, il s’assit devant là cheminée, un journal à la main.

« À quoi bon me coucher, si je ne puis dormir ? » murmura-t-il tristement.


CHAPITRE IV

MALADIE INQUIÉTANTE

La prophétie de Sheldon se réalisa tout à fait : Tom se réveilla avec un très-gros rhume. Comme beaucoup d’hommes du même tempérament, un rien l’abattait. Là où un autre plus délicat, mais plus rompu à l’effort, eût fait bonne contenance, il tomba, lui, comme une masse.

Philippe le plaisanta à ce sujet.

« Gardez le lit si vous voulez, Tom, mais cela n’est nullement nécessaire. Comme vous avez les mains chaudes et la langue chargée, je vais vous donner une potion, vous serez tout à fait remis pour dîner. Je vais faire dire à George qu’il vienne ce soir faire une partie de cartes avec nous. »

Tom suivit les prescriptions de son ami. Il prit la médecine, lut le journal, et passa la plus grande partie de cette triste journée à dormir. À cinq heures et demie il se leva, s’habilla pour dîner, et la soirée s’écoula