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LE CORRECTEUR MODERNE
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mourut en 1597. Sa science de la langue grecque était extraordinaire, et ses éditions des classiques grecs et latins ne le cèdent que de peu à celles des Alde et des Estienne.

J. Crespin naquit à Arras. S’étant lié d’amitié avec Théodore de Bèze, il le suivit à Genève où il fonda une imprimerie en 1548 ; il publia quelques ouvrages personnels, et, notamment, un excellent lexicon grec et latin.

À ces noms il serait facile d’ajouter une longue liste d’érudits non moins renommés. Ceux que nous avons cités prouvent à l’évidence que, dès les débuts de l’imprimerie, la corporation des correcteurs comptait parmi ses membres les hommes les plus savants de l’époque. Ils illustrèrent la profession non moins qu’ils se tinrent pour honorés de la charge qu’ils avaient assumée et que les travaux remarquables qu’il leur fut ainsi donné d’accomplir les rendirent célèbres.




§ 6. — LE CORRECTEUR À L’ÉPOQUE MODERNE


La pléiade de linguistes et de philologues qui entourèrent le berceau de l’imprimerie rivalisa de zèle avec les typographes pour atteindre dans les productions de l’art nouveau à une véritable perfection ; cette activité, cette érudition donnèrent du même coup aux fonctions de correcteur un lustre à nul autre pareil. Aussi une considération certaine devait, de longues années, s’attacher au titre de correcteur.

En 1620, fut créé au Louvre un modeste atelier typographique, qui, en 1640, devait, sous l’inspiration de Richelieu, devenir l’Imprimerie Royale ; avec l’assentiment du roi Louis XIII lui-même, un érudit