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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE

comprenant la nécessité d’adhérer à l’Amicale[1]. Ceux-là sauraient en effet que d’avoir subi convenablement les épreuves imposées peut leur donner le droit de se dire vraiment correcteurs et typographes et de prétendre à une situation plus avantageuse.

Le recrutement de l’Amicale parmi la corporation des correcteurs se trouverait, du fait de l’examen, singulièrement ralenti ; nombre de ceux-ci insuffisamment préparés ou ne remplissant pas les conditions exigées se trouveraient éliminés avant même d’avoir posé leur candidature. Mais il n’y aurait là rien qui doive inquiéter ; la situation serait analogue à celle signalée, un jour, à l’Assemblée générale du Syndicat des Correcteurs de Paris : dans cette organisation, de 1914 à mars 1919, « soixante demandes d’admission ont été formulées, trente-six candidatures seulement ont été agréées ». D’ailleurs, l’Amicale n’a pas à s’inquiéter « du souci de ne pas encombrer inutilement la corporation[2] », les candidats qui lui viennent appartenant déjà à la profession ; ce qui seul lui importe, c’est, après un contrôle sérieux, après des renseignements pris sur chaque candidature, de déclarer que les correcteurs qu’elle compte parmi ses membres sont qualifiés pour exercer leur profession.

À l’encontre des considérations qui viennent d’être impartialement résumées, il en est, même parmi les non-intéressés, qui s’effraient de ce qu’ils estiment « une innovation… regrettable ». Ceux-là vont répétant sans cesse, à tout propos et à tout venant : « N’oublions pas que nous sommes une Amicale, et que chez nous tout doit être traité entre amis, entre camarades. » Et, chose surprenante, ces mêmes amis, ces mêmes camarades, tout les premiers, dans les réunions, dans les congrès, se lamentent des résultats d’un mode de recrutement dont ils sont les plus fermes défenseurs. Aucun d’eux ne consentira jamais à modifier, en un sens ou dans l’autre, des « errements »

  1. « Comment sera constituée la Commission chargée de présider à l’examen dont vous parlez ? » nous a-t-on demandé. — On voudra bien remarquer que nous nous bornons à développer ici « maintes idées » dont nous ne sommes point le protagoniste ; il n’est pas dans notre intention — et nous n’en avons point la possibilité, on le comprendra — de compléter les lacunes des projets d’autrui.
  2. D’après le Bulletin du Syndicat des Correcteurs et Aides-Correcteurs de Paris, numéro du 30 mars 1919.