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B. — Le correcteur et les études techniques


Pour conserver, pour entretenir et surtout pour augmenter ses connaissances littéraires et scientifiques, le correcteur doit faire d’incessantes lectures. Cette affirmation, sur laquelle nous insistons à nouveau, n’est pas discutable.

Mais que fait le correcteur « pour conserver, pour entretenir et surtout pour augmenter ses connaissances typographiques, ses capacités professionnelles » ? Quelles incessantes lectures ou, plus simplement, quelles périodiques lectures développent, à ce point de vue, sa mémoire, enrichissent son intelligence, et augmentent son bagage corporatif ?

Que lit le correcteur ? Un manuel typographique ? — Non point : nombre de correcteurs ne consultent qu’incidemment un traité de typographie ; certains même — le fait pour invraisemblable qu’il paraisse est cependant exact — ne possèdent ni mémento ni vade-mecum. L’habitude, les coutumes, la marche sommaire de l’établissement sont leurs seuls guides, et ils ne s’en départissent point. Survienne une difficulté, un cas embarrassant, ils hésitent, ils tâtonnent et, au petit bonheur, acceptent aujourd’hui telle solution, demain telle autre, au gré du compositeur. Le correcteur alors n’est plus un guide, comme sa fonction lui en fait un droit et un devoir, mais bien un impedimentum que le typographe traîne à sa remorque.

Que lit le correcteur ? Une revue, un périodique ? — La question serait intéressante à résoudre.

Avant 1914, le nombre des revues essentiellement typographiques — c’est-à-dire publiant, outre des renseignements d’ordre général, des études professionnelles — était assez élevé. Toutefois, au nombre des journaux mensuels, hebdomadaires ou autres, particulièrement dignes d’être consultés, on pouvait citer : Bulletin des Cours professionnels de la Chambre syndicale typographique parisienne, Circulaire des Protes, la Typologie, le Courrier du Livre, le Journal des Impri-