Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/419

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d’une ligne à une autre ligne, soit aussi d’une extrémité à l’autre de la même ligne — provient de matrices détériorées ou présentant des bavures : ces matrices empêchent la roue-moule de s’appuyer franchement contre la ligne des matrices, d’où le défaut constaté. — Ces lignes ou fractions de lignes ne viennent pas aux épreuves.

Si les ordres donnés obligent à la conservation de ces lignes dans leur état défectueux, la mise en train de cette composition sera particulièrement onéreuse ; même, malgré tous les efforts et toute l’habileté du conducteur, elle sera toujours défectueuse. — Si le défaut est accidentel, le correcteur agira sagement en demandant la recomposition de ces lignes et en signalant aux linotypistes cet inconvénient.

2° « L’espacement entre chaque mot est donné automatiquement exact et pareil. » Il en résulte que les différences d’espacement demandées par tous les manuels avant un point et virgule, un point d’exclamation, un point d’interrogation, un guillemet, etc., ne peuvent être données par la machine d’une manière irréprochable et régulière… à moins d’une intervention spéciale — manuelle — du linotypiste, intervention qui, d’ailleurs, n’a presque jamais lieu, car elle se produirait aux dépens de la quantité de la « pige ». — Sur ce point, le correcteur, quelque regret qu’il en ait, devra s’incliner et accepter cette entorse à des règles typographiques qui lui sont chères.

Netteté de la ligne : sous cette rubrique il faut entendre le plus ou moins de lisibilité du texte dû aux mille petits filets — les bourres — « qui émaillent, en les brouillant, les impressions sur lignes-blocs ; ces filets se produisent dès que les matrices, clichées ensemble, présentent entre elles, causés par l’usure ou des soins insuffisants, de petits interstices par où s’infiltre le jet de fonte ». — L’aspect de l’impression est déplorable ; le lecteur maugrée à son aise contre un texte qui fatigue la vue, mais auquel il est impossible, pour le correcteur, de porter remède. — Le remplacement des matrices défectueuses s’impose pour faire disparaître le défaut.

4°-7° « La correction de la moindre faute, celle-ci ne serait-elle que la mauvaise accentuation d’une lettre, oblige à la recomposition totale de la ligne. »