Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/430

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9o La signature de l’auteur, dont l’indication après le titre ou à la fin de l’article est obligatoire ; le correcteur devra sur ce point se garder de toute omission ou de toute erreur : la « gent auteur » est, on ne l’ignore point dans notre profession, des plus pointilleuses, et il suffit quelquefois d’une distraction de quelques secondes pour déchaîner une tempête préjudiciable à tous ; il est nécessaire surtout — c’est beaucoup également le devoir du correcteur en premières de veiller à cet objet — de ne pas attribuer à un auteur un article dont son voisin réclamera férocement la paternité… une fois le mal irréparable ; — la mention des droits réservés est souvent aussi importante ;

10o Le correcteur devra arrêter son attention sur les dates des mercuriales, comparer au besoin les chiffres qui y sont portés à ceux des mercuriales précédentes pour être certain qu’un oubli n’a pas été commis et que les changements nécessaires ont été effectués ;

11o Lorsque le périodique comporte des annonces tirées sur un papier de couleur spéciale, le correcteur doit s’assurer que la numération de cette publicité — date, numéro d’ordre, signature — est d’accord avec celle du texte et que les changements ont bien été apportés au texte des numéros précédents ;

12o Le correcteur devra s’astreindre à jeter un coup d’œil rapide sur tous les textes — titres, annonces, réclames — conservés d’une livraison à l’autre, surtout lorsque certains de ces textes sont en caractères mobiles : le déblocage est un mal terrible, insidieux et sournois qui cause les pires catastrophes et dont il faut se garder comme de la peste ; — un cliché cassé ne cause pas moins de désagréments ;

13o La signature du gérant, le nom et l’adresse de l’imprimeur, exigés en raison du dépôt légal, devront figurer sur chaque livraison.

En règle générale, la lecture en secondes d’un périodique devrait toujours être attribuée au même correcteur : l’habitude acquise par celui-ci des devoirs qu’exige la correction de cette revue, la connaissance qu’il possède des précautions particulières que nécessite la revision de la livraison sont la meilleure des garanties ; la rapidité qui en est la conséquence et la sécurité du travail qui en découle font plus pour le gain du patron qu’un correcteur novice sur ce sujet, quand même ce dernier serait-il supérieur à son confrère.