Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/488

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elle ne tenait nul compte de cette définition du véritable correcteur qui doit être en même temps érudit et typographe ; enfin, elle laissait supposer chez son auteur une singulière méconnaissance des devoirs du correcteur.

Le Président de la Société des Correcteurs ne crut point devoir rester sur une telle réplique : une réponse lui parut nécessaire que l’Imprimerie publia dans son numéro suivant[1] :

« Vous m’avez fait l’honneur d’insérer dans le dernier numéro de votre intéressant journal une lettre que je vous adressais dans le but de convier vos lecteurs à l’étude de ces deux questions : 1o l’influence exercée par la librairie sur l’imprimerie ; 2o l’examen du livre à l’époque actuelle au point de vue de la correction littéraire, grammaticale et typographique, point de vue laissé de côté jusqu’à ce jour par ceux de vos rédacteurs qui ont parlé des produits de l’Imprimerie à l’Exposition universelle de 1867.

« Vous avez fait suivre cette lettre d’une réponse où les deux questions posées par moi ne sont pas même effleurées, mais où, en revanche, la correction est traitée avec un dédain à peine dissimulé.

« En répliquant quelques mots, je n’ai pas le moindre espoir de modifier l’opinion de votre collaborateur inconnu : il y a là, je crois, sinon une éducation complète à faire, tout au moins une conversion de pécheur endurci à opérer, et je ne me sens le courage d’entreprendre ni l’une ni l’autre ; néanmoins, et pour des raisons qu’il serait oiseux de décliner ici, je ne crois pas devoir laisser sans réponse certaines assertions, qui, si entachées de banalité qu’elles soient, et pour être tombées dans le domaine des lieux communs d’atelier, n’en sont pas moins justiciables du simple bon sens, les faits et l’histoire à la main[2]

« Une éducation complète à faire, « une conversion de pécheur endurci à opérer », tel aurait été assurément l’honneur que Bernier aurait cru devoir encore décliner s’il avait connu l’Auteur qui prit soin de rappeler dans un travail récent quelques-unes des tribulations typo-

    cités avortées, de toutes les espérances déçues… » (A.-T. Breton, Physiologie du Correcteur d’imprimerie, p. 16.)

  1. L’Imprimerie, no 44, août-septembre 1867, p. 516.
  2. Voir quelques-unes de ces considérations, page 244.