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l’aurore de la philosophie grecque

les sûrs témoignages de ma Muse, en divisant[1] l’argument dans ton cœur.

6. Apprends d’abord les quatre racines de toutes choses : Zeus qui brille, Héra qui donne la vie, Aidoneus et Nestis, dont les larmes sont une fontaine de vie pour les mortels[2]. — R. P. 164.

7. …incréé.

8. Et je te dirai autre chose. Il n’est pas d’entrée à l’existence ni de fin dans la mort funeste, pour ce qui est périssable ; mais seulement un mélange et un changement de ce qui a été mélangé. Naissance n’est qu’un nom donné à ce fait par les hommes. — R. P. 165.

9. Mais quand les éléments ont été mélangés sous la figure d’un homme, et viennent à la lumière du jour, ou sous la figure d’une espèce de bêtes sauvages ou de plantes ou d’oiseaux, alors les hommes disent que ceux-ci naissent ; et quand ils sont séparés, ils donnent à cela le nom de mort douloureuse. Ils ne le nomment pas d’un nom juste ; mais, moi aussi, je suis la coutume et je l’appelle ainsi moi-même.

10. Mort vengeresse.

11. 12. Fous — car ils n’ont pas de pensées étendues — qui s’imaginent que ce qui n’était pas auparavant vient à l’existence, ou que quelque chose peut périr et être entièrement détruit. Car il ne se peut pas que rien puisse naître de ce qui n’existe en aucune manière, et il est impossible et inouï que ce qui est doive périr ; car il sera toujours, en quelque lieu qu’on le place. R. P. 165 a.

13. Et dans le Tout, il n’y a rien de vide et rien de trop plein.

14. Dans le Tout, il n’y a rien de vide. D’où, par conséquent, pourrait venir quelque chose qui l’augmentât ?

15. Un homme sage en ces matières ne supposerait jamais dans son cœur que les mortels ne sont et ne souffrent bien et

  1. Il n’y a pas de difficulté dans le διατμηθέντος des mss, si nous prenons λόγοιο dans le sens d’« argument » (cf. διαιρεῖν). Diels conjecture διασσηθέντος, et traduit : « nachdem ihre Rede durch deines Gelstes Sieb gedrungen ist. » Il ne me semble pas nécessaire non plus de lire χαρτά au lieu de χάρτα au premier vers.
  2. Les quatre éléments sont introduits sous des noms mythologiques, au sujet desquels voir plus loin p. 260, n. 3. Diels a certainement raison d’enlever la virgule après τέγγει, et de traduire : « Nestis quæ lacrimis suis laticem fundit mortalibus destinatum. »