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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

poudres odorantes, des vêtements, des parasols, des drapeaux, des étendards, des bannières divines et humaines, en faisant retentir, [près de ces monuments,] le bruit agréable et doux des instruments de toute espèce, des tambours, des grands tambours, des timbales, des grandes timbales, des plaques de cuivre, en exécutant des danses, des chœurs et des chants de diverses espèces, nombreux et sans fin. En un mot, ces hommages ont duré pendant un nombre immense de centaines de mille de myriades de kôṭis de Kalpas. Celui qui, depuis mon entrée dans le Nirvâṇa complet, a possédé cette exposition de la loi, qui l’a récitée, qui l’a écrite, qui l’a expliquée, celui-là, ô toi qui es invincible, m’a construit des Vihâras spacieux, étendus, élevés, bâtis de santal rouge, renfermant trente-deux palais, ayant huit étages, pouvant servir d’habitation à mille Religieux, embellis de fleurs, de jardins, ayant dans leur voisinage un bois pour la promenade, fournis de lits et de sièges, remplis de médicaments destinés aux malades, de boissons, d’aliments et de mets, ornés de toutes sortes de meubles commodes. Ces êtres, qu’ils soient en grand nombre, f. 182 a.en nombre incommensurable, qu’ils soient au nombre soit de cent, soit de mille, soit de cent mille, soit de dix millions, soit de cent kôṭis, soit de mille kôṭis, soit de mille myriades de kôṭis, doivent être regardés comme ayant été présentés devant moi, pour former l’assemblée de mes Çrâvakas, et comme ayant été de ceux dont j’ai joui complètement. Celui qui, après l’entrée du Tathâgata dans le Nirvâṇa complet, possédera cette exposition de la loi, qui la récitera, l’enseignera, l’écrira, la fera écrire, oui, je le déclare de cette manière, ô toi qui es invincible, celui-là n’aura pas besoin de m’élever des Stûpas, quand je serai entré dans le Nirvâṇa complet, il n’aura pas besoin d’honorer l’assemblée ; à bien plus forte raison, ô toi qui es invincible, le fils ou la fille de famille qui, possédant cette exposition de la loi, se perfectionnera soit dans l’aumône, soit dans la moralité, soit dans la patience, soit dans l’énergie, soit dans la contemplation, soit dans la sagesse, recueillera certainement une plus grande masse de mérites, faits pour conduire à la science de Buddha, de mérites immenses, innombrables, infinis. Tout de même, ô fils de famille, que l’élément de l’éther est sans bornes, dans quelque direction qu’on se tourne, à l’orient, au midi, au couchant, au nord, au-dessus ou au-dessous de nous, ainsi est non moins immense et non moins innombrable la masse de mérites, faits pour conduire à la science de Buddha,