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LE LOTUS DE LA BONNE LOI.

bonté et de compassion, explique la loi, ce Bôdhisattva reconnaît par l’odorat le Chef du monde au milieu de l’assemblée des Çrâvakas dont il est honoré.

50. Et les êtres qui écoutent la loi de la bouche de ce Buddha, et qui, après l’avoir entendue, en ont l’esprit satisfait, ce Bôdhisattva, du monde où il se trouve, les connaît, ainsi que l’assemblée tout entière du Djina.

51. Telle est la force de son odorat ; et cependant ce n’est pas l’odorat des Dêvas qu’il possède ; mais la sûreté de son organe l’emporte sur celui des Dêvas, quelque parfait que soit ce dernier.

Encore autre chose, ô Satatasamitâbhiyukta. Le fils ou la fille de famille qui possède cette exposition de la loi, qui l’enseigne, qui l’explique, qui l’écrit, obtiendra la perfection de l’organe du goût, lequel deviendra pour lui doué des douze cents qualités du goût. Les saveurs quelconques qu’avec un organe du goût ainsi perfectionné, il goûtera, il percevra, celles qu’il déposera sur sa langue seront toutes, il faut aussi le savoir, des saveurs divines, d’excellentes saveurs ; et il emploiera son organe de telle sorte, qu’il ne percevra aucune saveur désagréable ; et les saveurs désagréables elles-mêmes qui viendront se déposer sur sa langue, Avîtchi, f. 195 a.seront appelées des saveurs divines ; et la loi qu’il prononcera, quand il sera au milieu de l’assemblée, les créatures en ressentiront de la joie dans leurs organes ; elles en seront satisfaites, contentes, pleines de plaisir. Il fera entendre une voix douce, belle, agréable, profonde, allant au cœur, aimable, dont les êtres seront contents et auront le cœur ravi ; et les êtres auxquels il enseignera la loi, après avoir entendu ses accents doux, beaux, agréables, penseront, fussent-ils même des Dêvas, qu’ils doivent aller le trouver, pour le voir, pour le vénérer, pour le servir, pour entendre la loi de sa bouche. Les filles des Dêvas elles-mêmes, les fils des Dêvas, Çakra, Brahmâ, les fils des Dêvas Brahmakâyikas, penseront qu’ils doivent aller le trouver pour le voir, pour le vénérer, pour le servir et pour entendre la loi de sa bouche. Les Nâgas et les filles des Nâgas elles-mêmes penseront de même, ainsi que les Asuras et leurs filles, les Garudas et leurs filles, les Kinnaras et leurs filles, les Mahôragas et leurs filles, les Yakchas et leurs filles, les Piçâtchas et leurs filles ; et tous l’honoreront, Avîtchi,f. 195 b. le vénéreront, le respecteront, l’adoreront. Les Religieux et les fidèles des deux sexes éprouveront aussi le désir de le voir ; les rois, les fils des rois, leurs conseillers, leurs