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CHAPITRE III.

l’absence de celles qu’ils désirent, ce qui est la misère de la condition des Dêvas et des hommes. » Cette idée est, comme on sait, vulgaire dans l’Inde ; j’ignore cependant si on en fait ordinairement l’application aux Dêvas.

f. 46 b.Les cinq qualités du désir}.] Ce sont les cinq kâmaguṇa, ou qualités sensibles qui excitent les désirs des hommes, savoir, la forme, le son, l’odeur, le goût et l’attribut tangible. Ces qualités sont catégoriquement énumérées plus bas, f. 47 a, p. 51.

f. 47 b.Éléments constitutifs de l’état de Bôdhi.] Littéralement, « les parties ou membres de la « Bôdhi, bôdhyag̃ga. » On appelle ainsi sept préceptes qui doivent être observés, ou mieux encore, sept qualités qui doivent être acquises par celui qui veut parvenir à la Bôdhi ou à l’état de Buddha. Ces qualités sont énumérées dans le Lalita vistara[1], et dans la section xxx du Vocabulaire pentaglotte ; je les exposerai sous le no XII de l’Appendice, en les comparant avec l’énumération qu’en donnent les Buddhistes du Sud.

Les quatre vérités des Âryas.] Lisez, « les quatre vérités sublimes. »

De même que quelques-uns des enfants de cet homme.] Il n’est pas inutile de remarquer que l’on retrouve dans les notes de M. Rémusat sur le Foe koue ki une allusion à ce passage, et même une traduction à peu près littérale de la phrase qui est l’objet de la présente note. Après avoir rapporté et expliqué, d’après les autorités chinoises, la métaphore des trois chars et celle des trois animaux qui passent un fleuve à la nage, M. Rémusat ajoute : « C’est ce qui est désigné dans les livres classiques par ce passage : Ces disciples, en cherchant le char aux moutons, sortent de l’habitation du feu[2]. » Je ne doute pas que cette dernière phrase, que Rémusat a guillemetée comme une citation, n’appartienne à la parabole de la maison en feu, qui occupe la plus grande partie de notre troisième chapitre. Et c’est pour nous une occasion nouvelle de remarquer le soin consciencieux qu’avait apporté ce savant à reproduire sous leur véritable forme les indications de tout genre qu’il trouvait dans les auteurs chinois, en les marquant des signes qui devaient aider plus tard à les rapporter à leur source originale.

f. 48 a.Un seul beau char.] Ceci est en contradiction formelle avec ce qui a été dit plus haut, [f. 48 a.] que le père donne plusieurs chars. Voyez ci-dessus, f. 44 b et la note, p. 369.

f. 49 b.St. 39. Des loups féroces.] Le texte sanscrit a bhêruṇḍa, qui est ici, comme plus bas st. 54, traduit dans la version tibétaine par ltche-spyang, suivant Csoma, « chacal ou loup qui vit dans les cimetières. » Comme le nom du chacal reparaît plusieurs fois rendu par un autre terme tibétain, j’ai préféré celui de loup pour représenter bhêruṇda, qui du reste n’a pas ce sens dans Wilson. Peut-être veut-on par là désigner l’hyène.

  1. Rgya tch’er rol pa, t. II, p. 43 et 44 ; Lalita vistara, f. 22 b de mon man. A et f. 19 b du man. de la Société asiatique ; Vocab. pentagl. sect. xxx.
  2. Foe koue ki, p. 10.