Page:Champollion - L'Egypte sous les Pharaons tome premier, 1811.djvu/16

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pas nés au milieu d’eux, oublièrent peu à peu les institutions et les coutumes de leurs ancêtres ; dès ce moment les anciens usages se perdirent, et rien ne s’opposa plus à la curiosité des étrangers qui abordèrent en Égypte.

C’est alors qu’Hérodote y parut ; il vit dans toute son abjection ce peuple si renommé pour sa sagesse et son savoir. Il en prit cependant une haute idée : les ruines d’un temple magnifique inspirent toujours le respect et l’admiration.

Dès lors les Grecs se rendirent en foule en Égypte, pour être instruits dans cette sagesse autrefois si célèbre. C’est à l’école des prêtres que se formèrent leurs philosophes, leurs législateurs et leurs sages. On peut dire cependant que, peu de voyageurs de ces tems pénétrèrent au-delà de Memphis[1]. Leur desir de s’instruire put souffrir de ces obstacles ; mais ils ne donnèrent point eux-mêmes une haute opinion de leurs connaissances, et les prêtres de Saïs, voyant leur légèreté et les taxant d’inaptitude à l’étude des sciences profondes, les regardèrent comme des enfans[2] ; et cependant ceux des prêtres égyptiens qui vivaient à cette époque, n’étaient que les échos passifs de leurs prédécesseurs. Ceux-ci étaient versés dans la connaissance de l’astronomie, de la géométrie, de la mécanique,

  1. Diodore de Sicile, liv. I, sect. II.
  2. Platon, in Philæbo.