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seconde lettre

(Ⲙⲛⲧⲟⲩ)[1], suivi des signes phonétiques de la diphtongue ei (ⲉⲓ)[2], ce qui donne Ⲙⲛⲧⲟⲩⲉⲓ, Mandou-ei, nom composé d’après la même méthode que les noms propres hiéroglyphiques Ⲟⲩⲥⲓⲣⲉⲓ Ousir-ei, Ⲑⲱⲟⲩⲧⲉⲓ Thôout-ei, Ⲁⲙⲛⲉⲓ Ammon-ei, etc., que j’ai retrouvés dans d’autres textes en écriture sacrée.

Vous remarquerez sans doute, Monsieur le Duc, que ce même nom de Mandouei a été porté par le treizième roi de la XVIIIe dynastie ; mais je me hâte de dire que cette circonstance ne saurait nullement prouver l’identité des deux princes. Il est, dans l’étude des monuments égyptiens sous le rapport historique, un principe dont il ne faut jamais se départir et dont tout concourt à démontrer la certitude : c’est que les prénoms seuls furent établis comme signes nominaux individuels, et doivent nous servir de guides pour bien distinguer entre eux les souverains de l’Égypte qui ont porté des noms propres semblables. Ainsi, pour en donner un exemple, les cinq rois appelés également Ramsès

  1. Voyez sur cette divinité, la Xe livraison de mon Panthéon Égyptien.
  2. Le nom propre du roi, comme cela arrive fréquemment dans les légendes royales hiéroglyphiques, est quelquefois inséré entre les deux portions du titre Établi par Phtha (Ⲡⲧϩ-Ⲙⲛⲧⲟⲩⲉⲓ-ⲙⲛ) pour (Ⲡⲧϩⲙⲛ Ⲙⲛⲧⲟⲩⲉⲓ) que portent d’autres monuments.