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monuments historiques.

honneurs (Τιμὰς) appartenant au fondateur même de la monarchie égyptienne : elle parle de formules de malédiction, inscrites contre Ménès dans l’enceinte sacrée des temples. On avait en horreur les noms seuls des rois Chéops et, Chephrénès. Nous pourrions donc supposer avec quelque probabilité, que Mandouei Ier était un de ces Pharaons dont là mémoire fut prescrite par ses sujets, irrités des maux qu’il leur avait causés pendant sa vie. On trouverait en quelque sorte, et par l’identité de Mandouei Ier et d’Osymandyas, la raison de cette haine des Égyptiens, soit dans les expéditions lointaines de ce prince guerrier, soit dans l’énorme dépense que dut entraîner la construction de son immense et magnifique tombeau.

Mais un nouveau fait vient compliquer encore la question ou plutôt la réduire à des termes bien étranges. N’a-t-on pas en effet le droit de se demander si ce n’est point plutôt contre le dieu Mandou lui-même que fut dirigée l’animadversion publique, s’il est vrai, comme tout le prouve, que le caractère figuratif Mandou soit également effacé sur le bel obélisque de la Porte du peuple à Rome, dans la légende royale du Pharaon Mandouei IIe, treizième roi de la XVIIIe dynastie, lequel n’eut de commun que le nom seul avec Mandouei Ier.

L’unique gravure connue de ce superbe mono-