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Page:Champollion - Lettres à M le duc de Blacas d’Aups, tome 2.djvu/37

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monuments historiques.

l’Égypte, vers la fin de la domination des Hyk-Schôs, pourrait être établie par l’autorité seule du long fragment du texte même de Manéthon, conservé dans un traité de l’historien juif Josèphe[1]. Le prêtre de Sébennytus, qui mérite toute confiance puisqu’il écrivait l’histoire de son pays, ayant à sa disposition, par son rang élevé dans la caste sacerdotale, toutes les annales sacrées de l’Égypte, affirme positivement que des rois de la Thébaïde (τῆς Θηβαΐδος Βασιλεῖς), de concert avec les chefs de quelques autres provinces, qui, dans ces temps de désordre, prenaient aussi le titre de roi, s’insurgèrent contre les pasteurs, et leur firent une guerre très-longue et très-active[2].

Ce fut sous la direction de l’un de ces rois Thébains, Misphrathoutmosis, que les longs efforts des Égyptiens pour secouer le joug des étrangers eurent enfin un plein succès. Les Hyk-Schôs, battus de toute part, se concentrèrent pour se retirer en masse dans un dernier asile. Le premier de leurs rois, Salatis, avait fait construire sur l’extrême frontière de l’Égypte, du côté de l’Arabie et de la Syrie, une enceinte immense et fortifiée : cette ville, ou plutôt ce camp permanent, s’appelait

  1. Josephe, contre Apion, liv. Ier.
  2. Γενέσθαι φησὶν ἐπὶ τοὺς Ποιμένας ἐπανάστασιν, συῤῥαγῆναι μέγαν καὶ πολυχρόνιον.