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seconde lettre.

travail facile cependant, et du plus pressant intérêt pour l’histoire, nous ignorons encore quels sont les édifices qu’il faut rapporter en tout ou en partie au règne de ce Pharaon, petit-fils de Ramsès le Grand, et qui gouverna l’Égypte pendant quarante années consécutives. C’est précisément sous son règne que, d’après la chronologie égyptienne, tombe un renouvellement du cycle caniculaire ou de la grande année divine, composée de 1461 années civiles[1]. Ce même roi est désigné dans un manuscrit de Théon, sous le nom de Ménophrès, ce qui n’est, selon toute apparence, qu’une altération de Ménophthès, forme grecque de Ménoftep ou Aménoftep, son véritable nom égyptien.

La légende royale de son successeur immédiat, Ramsès VIII (pl. IV, no 12), existe sur quelques unes des grandes constructions de Thèbes et surtout au palais de Karnac. Je la trouve gravée, en effet, dans la Description de l’Égypte[2], mais incomplète sous plusieurs rapports. Il m’a été facile de la restituer avec une pleine certitude, d’abord par le moyen de la même légende en écriture hiératique, et mieux encore en découvrant dans une masse de débris de papyrus, un fragment sur lequel est tracé le prénom hiéroglyphique de ce même

  1. Suprà, première Lettre, pag. 100.
  2. Antiq. vol. III, pl. 69, no 41 et 42.