Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/232

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Mohammed-Ebbédri, un jambage de porte en très-beau granit rose, portant une dédicace du Pharaon Thouthmosis II, et provenant sans doute d’un des vieux monuments de l’Esnéh pharaonique. J’ai aussi trouvé à Edfou une pierre qui est le seul débris connu du temple qui existait dans cette ville avant le temple actuel bâti sous les Lagides ; l’ancien était encore de Mœris, et dédié, comme le nouveau, au grand dieu Har-Hat, seigneur d’Hatfouh (Edfou). C’est donc Thouthmosis III (Mœris) qui, en Thébaïde comme en Nubie, avait construit la plupart des édifices sacrés, après l’invasion des Hykschos, de la même manière que les Ptolémées ont rebâti ceux d’Ombos, d’Esnéh et d’Edfou, pour remplacer les temples primitifs détruits pendant l’invasion persane.

Le grand temple d’Esnéh était dédié à l’une des plus grandes formes de la divinité, à Chnouphis, qualifié des titres nev-en-tho-sne, seigneur du pays d’Esnéh, créateur de l’univers, principe vital des essences divines, soutien de tous les mondes, etc. À ce dieu sont associés la déesse Néith, représentée sous des formes diverses et sous les noms variés de Menhi, Tnébouaou, etc., et le jeune Hâke, représenté sous la forme d’un enfant, ce qui complète la Triade adorée à Esnéh. J’ai ramassé une foule de détails très-