Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/244

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corniche du pylône, et répétée sur les architraves de toutes les colonnades que les cahuttes modernes n’ont pas encore ensevelies.

« La vie ! l’Aroëris, enfant d’Ammon, le maître de la région supérieure et de la région inférieure, deux fois aimable, l’Hôrus plein de force, l’ami du monde, le roi (Soleil gardien de vérité, approuvé par Phré), le fils préféré du roi des dieux, qui, assis sur le trône de son père, domine sur la terre, a fait exécuter ces constructions en l’honneur de son père, Ammon-Ra, roi des dieux. Il a construit ce Rhamesséion dans la ville d’Ammon, dans l’Oph du midi. C’est ce qu’a fait le fils du Soleil (le fils chéri d’Ammon-Rhamsès), vivificateur à toujours[1]. »

C’est donc ici un monument particulier, distinct de l’Aménophion, et cela explique très-bien pourquoi ces deux grands édifices ne sont pas sur le même alignement, défaut choquant remarqué par tous les voyageurs, qui supposaient à tort que toutes ces constructions étaient du même temps et formaient un seul tout, ce qui n’est pas.

C’est devant le pylône nord du Rhamséion de Louqsor que s’élèvent les deux célèbres obélis-

  1. Les mots entre les paranthèses indiquent le contenu des cartouches prénom et nom prore du roi.