Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/467

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Parmi ces conquérants, on doit compter Aménôf II, fils de Méris, qui rendit tributaire la Syrie et l’ancien royaume de Babylone ; Thouthmosis IV, qui envahit l’Abyssinie et le Sennaar ; enfin Aménôf III, qui acheva la conquête de l’Abyssinie et fit de grandes expéditions en Asie. Il existe encore des monuments de ce roi ; c’est lui qui fit bâtir le palais de Sohleb, en Haute-Nubie, le magnifique palais de Louqsor, et toute la partie sud du grand palais de Karnac à Thèbes. Les deux grands colosses de Kourna sont des statues qui représentent cet illustre prince.

Son fils Hôrus châtia une révolte d’Abyssins et continua les travaux de son père ; mais deux de ses enfants, qui lui succédèrent, n’eurent ni la fermeté ni le courage de leurs ancêtres ; ils laissèrent se perdre en peu d’années l’influence que l’Égypte exerçait sur les contrées voisines. Mais le roi Ménephtha Ier releva la gloire du pays et porta ses armes victorieuses en Syrie, à Babylone, et jusque dans le nord de la Perse.

À sa mort, les peuples soumis s’étaient encore révoltés : Rhamsès le Grand, son fils et son successeur, reprit les armes, renouvela toutes les conquêtes de son père, et les étendit jusque dans les Indes ; il épuisa les pays vaincus et enrichit