Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/475

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

époque, plusieurs notions essentielles nous manquent encore. L’Égypte avait une marine militaire, composée de grandes galères, marchant à la fois à la rame et à la voile. On doit présumer que la marine marchande avait pris un certain essor, quoiqu’il soit à peu près certain que le commerce et la navigation de long cours étaient faits, en qualité de courtiers, par un petit peuple tributaire de l’Égypte, et dont les principales villes furent Sour, Saïde, Beirouth et Acre.

Le bien-être intérieur de l’Égypte était fondé sur le grand développement de son agriculture et de son industrie ; on découvre à chaque instant, dans les tombeaux de Thèbes et Sakkarah, des objets d’un travail perfectionné, démontrant que ce peuple connaissait toutes les aisances de la vie et toutes les jouissances du luxe. Aucune nation ancienne ni moderne n’a porté plus loin que les vieux Égyptiens la grandeur et la somptuosité des édifices, le goût et la recherche dans les meubles, les ustensiles, le costume et la décoration.

Telle fut l’Égypte à son plus haut période de splendeur connu. Cette prospérité date de l’époque des derniers rois de la XVIIIe dynastie, à laquelle appartient Rhamsès-le-Grand ou Sésostris ; les sages et nombreuses institutions de ce souverain terrible à ses ennemis, doux et