Page:Champollion - Panthéon égyptien, 1823.djvu/136

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Les deux premiers signes de la légende no 1, sont phonétiques, et forment la syllabe ΡΗ (), qui est le nom du Soleil, et du Dieu, lui-même, en langue égyptienne. Le groupe suivant, dans lequel domine l’épervier, ayant la tête surmontée du disque, est le nom symbolique du Dieu, dont les deux signes précédents indiquent la prononciation ; les quatre derniers caractères répondent aux mots égyptiens, NOUTE NAAF NEB MPÈ, Dieu-Grand, Seigneur du Ciel, titres ordinaires de cette divinité. Les groupes hiéroglyphiques 2 et 3, sont des variantes figuratives des mêmes noms divins, et répondent aux mots NOUTE, le dieu  ; le no 4 n’en diffère que par la forme symbolique du signe final Dieu ; les variantes 5 et 6, montrent le disque du Soleil, décoré de l’uræus, comme celui qui surmonte la tête du Dieu. On a placé, sous le no 7, les formes hiératiques de ce nom divin, qu’on trouve fréquemment tracé en lettres grecques, et écrit ΦΡΗ ou ΦΡΙ, sur les pierres gravées gnostiques ou basilidiennes. ΦΡΗ n’est que le mot égyptien ΡΗ ( ou Ri), précédé de l’article du genre masculin Φ (Ph). On disait ΦΡΗ, Phré ou Phri, en dialecte memphitique, et ΠΡΗ, Pré ou Pri en dialecte thébain.

Comme le dieu Phtah, son père, le dieu Phré était le protecteur spécial des souverains de l’Égypte, que l’on considérait comme membres de la famille de cette divinité : aussi les pharaons, les Lagides, et les empereurs romains, portent-ils constamment, dans leurs légendes hiéroglyphiques, les titres fastueux : Fils du Soleil, Né du Soleil, Fils préféré du Soleil, Approuvé par le Soleil, Roi, comme le Soleil, des régions inférieures et supérieures.