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Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/131

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qui composent le nom du dieu que nous venons de lire ⲫⲧⲁϩ. Je n’insisterai point sur l’évidence de ce fait ; et quant aux trois derniers caractères de ce groupe qui expriment l’idée d’aimé ou de chéri, ηγαπημενος, et non pas le nom de Phtha, comme le croit M. le docteur Young, il en sera question lorsque nous donnerons plus bas la lecture des titres hiéroglyphiques des Pharaons.

L’inscription grecque déjà citée et découverte dans l’île de Sehhélé, entre Éléphantine et Philæ, par M. Ruppel, contient, comme on a pu le voir, une série fort importante de noms de diverses divinités grecques, accompagnés des noms propres égyptiens ou des surnoms égyptiens de ces mêmes divinités, écrits en lettres grecques. Immédiatement après le dieu Ammon-Chnoubis, ce monument nomme la déesse ΣΑΤΗ-Σ ou ΣΑΤΙ-Σ, que les grecs assimilaient à leur ΗΡΑ, la Junon des Romains[1]. Satè ou Sati (abstraction faite du Σ qui est une terminaison grecque) fut donc le nom égyptien d’une déesse compagne du Jupiter égyptien, Ammon-Knèph ou Chnoubis.

Les bas-reliefs égyptiens nous montrent assez souvent à la suite d’Ammon, une déesse dont les chairs sont peintes tantôt en vert, tantôt en jaune, mais dont le signe distinctif est une grande feuille qui s’élève au-dessus de sa coiffure. Sur le devant d’un autel soutenu par une statue de granit, qui fait partie

  1. ΣΑΤΕΙ ΤΗΙ ΚΑΙ ΗΡΑΙ. (Inscrip. de Sehhélé, lig. 17), A Satès (ou Satis) appelée aussi Héra.