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Page:Chefs-d’œuvre de Lord Byron, trad. A. Regnault, tome II, 1874.djvu/86

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Mais la douleur s’assied sur son âme oppressée,
Lourde comme le poids accablant de ses fers.
Par un mot, devant elle, une porte enfoncée
Ouvre un sentier secret sur la grève des mers,
La ville est derrière eux. Ils se hâtent d’atteindre
Le flot qui les invite au devant en dansant.
Le Corsaire qui suit s’empresse de les joindre,
Sauvé, trahi, n’importe, il est obéissant,
Aussi vaine pour lui serait la résistance
Que si Seyd vivant infligeait sa sentence.

XIII


Ils s’embarquent ; la voile à la brise légère
S’ouvre et s’enfle ; l’on voit la nef glisser et fuir.
Plongé dans ses pensers, vogue alors le Corsaire
Recueillant sa mémoire en un long souvenir,
Jusqu’à ce que le cap de son énorme tête
Où l’ancre se fixa, géant, montre le faîte !
Depuis la nuit fatale, ah ! le temps de sa faux,
Dans son rapide vol, moissonne tout un âge
De terreur et de crime, un long siècle de maux !
Quand cette ombre sinistre a surgi du rivage
Loin par-dessus le mât, il gémit en passant
Et dans sa rêverie, il se voile la tête,
À Gonsalvo fidèle, à sa troupe en pensant,