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PROPOS JAPONAIS

Mais lorsque s’éteint un membre de la famille impériale, on publie la défense de jouer de n’importe quel instrument de musique pendant trois jours, ou même pour un temps plus long, qui varie selon que le degré de parenté rapproche plus ou moins le défunt du trône.[1] Pour l’empereur, autrefois, ce grand deuil était très long ; avec le temps il fut abrégé : quand Meiji Tenno est mort, en 1912, ce deuil ne dura pas au delà d’une semaine. Il est probable qu’il sera encore plus court quand mourra l’empereur actuel.

Outre le deuil, il y a les visites aux tombes. Tout est fixé encore à dates précises. Les jours prescrits par la coutume sont le septième, le quatorzième, le vingt-et-unième, le trente-cinquième, le quarante-neuvième et le centième après la mort ; en plus, il y a le premier, le troisième, le septième, le treizième, le dix-septième, le trente-troisième, le trente-septième, le cinquantième et le centième anniversaire. Les plus importants de ces anniversaires sont le premier et le troisième ; à ces occasions il y a des services bouddhistes.

Il est évident que tous, spécialement les pauvres, ne peuvent observer toutes ces prescriptions. D’ailleurs, de plus en plus la majorité s’en dispense présentement. Cependant, quatre dates sont rarement négligées : ce sont le septième et le trente-cinquième jour, le premier et le troisième anniversaire. De plus, lorsqu’il y a plusieurs défunts dans une même famille, et que leurs dates respectives de jours ou d’anniversaires coïncident ou sont peu distantes les unes des autres, on rend ses devoirs à ces divers défunts dans une même visite ; mais toujours

  1. Cf. Chamberlain, op. cit. p. 337.