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PROPOS JAPONAIS

tants, ayant construit un petit temple à Nagasaki, de nombreux chrétiens vinrent le visiter. Le ministre les accueillit avec empressement et les invita à revenir encore avec leurs femmes et leurs enfants pour causer avec sa propre épouse. Or, cette déclaration avait suffi pout désabuser les visiteurs ; ils ne revinrent plus.

Telles sont donc les circonstances dans lesquelles l’aurore de l’Évangile réapparut au Japon. Cette aurore allait désormais grandir et monter en continuelle progression.

Cependant, dès le début, un nuage inquiétant parut à l’horizon. La nouvelle que les missionnaires catholiques étaient revenus au pays s’étant répandue rapidement parmi les anciens chrétiens, la généreuse émulation que ceux-ci montrèrent pour leur instruction religieuse, mit les autorités civiles en éveil ; et bientôt, éclata une nouvelle persécution. Le 22 avril 1868, un édit fut publié ; et le 1er janvier 1870, trois mille cinq cents chrétiens d’Urakami furent déportés et dispersés à travers les diverses provinces de l’empire. Il n’y eut pas cependant d’exécution ; et bientôt même, devant la réprobation générale des nations civilisées, on remit en liberté tous les chrétiens prisonniers. Peu à peu la tolérance religieuse permit au christianisme de se raffermir et de gagner de nombreux adeptes. De dix mille environ qu’il était à l’époque de la découverte, le nombre des chrétiens japonais est monté actuellement à près de 75 000 ; et si l’on comprend aussi avec le Japon, les acquisitions récentes telles que Formose, la Corée et les Îles Mariannes, ce nombre s’élève à 200 000.

Le territoire est divisé en quatre diocèses et quatre préfectures. Les diocèses de Tôkyô, Nagasaki, Osaka