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L’ÎLE DE RARAFUTO (SAGHALIEN)

lesquels on trouve surtout le cèdre, le bouleau, le mélèze, le frêne, l’érable, le peuplier, l’orme et le sapin. Les vallées présentent assez souvent des régions luxuriantes, où de longues herbes sont émaillées de marguerites bleues et pervenches roses. On trouve encore beaucoup d’autres fleurs ou fruits sauvages tels que les baies, les roses, les camarines et les airelles ou myrtilles qui poussent dans la mousse. Ces solitudes sont égayées par le bruit des torrents et des ruisseaux qui bondissent et murmurent de tous côtés, et aussi par le chant d’une grande variété d’oiseaux, dont un des plus remarquables est le pinson à longue queue et aux couleurs sanguinolentes.

Les richesses de l’île proviennent surtout de la chasse, de la pêche et des mines.

Dans les profondeurs mystérieuses des forêts se cachent, en grand nombre, des ours, des gloutons, des renards et des cerfs musqués. Au bord des rivières habitent des loutres, des zibelines et des hermines. Parmi les herbes et les mousses des « toundras », paissent des troupeaux de rennes sauvages. Enfin, les bords des lacs et des marécages sont peuplés d’oies, de canards, de sarcelles et de bécasses. Un gibier aussi abondant doit être assurément une fort bonne aubaine pour les habitants de l’île. De fait, il leur fournit en grande partie, et la nourriture, et le vêtement. Les fourrures que rapporte cette chasse, en particulier celles des zibelines et des loutres, sont superbes et se vendent à des prix très élevés.

Le poisson des côtes de l’île est encore plus abondant que le gibier de ses forêts. Le hareng et le saumon surtout s’y trouvent en quantité incroyable.