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L’ÎLE DE KARAFUTO (SAGHALIEN)

avec beaucoup d’activité. Mais l’île elle-même profitera-t-elle d’une pareille exploitation ! Il est permis d’en douter. À cause de la rigueur du climat, les Japonais n’aiment pas à se fixer à Saghalien ; ils reviennent toujours à leur région natale. De fait, depuis quatre ou cinq ans, la population change continuellement, sans beaucoup se multiplier. Il semble bien, par conséquent, que les Japonais feront plutôt de Saghalien une terre de pillage qu’une terre de rendement continuel.

Au point de vue religieux, le sud de l’île est le district du missionnaire franciscain de Toyohara, ville appelée autrefois Vladimirovska. Ce père est un Polonais de Sélésie : il peut ainsi procurer les secours de la religion, non seulement aux quelques Japonais chrétiens de la colonie, mais aussi aux anciens forçats polonais qui ont conservé malgré tout un peu de foi catholique.

Quant à la partie nord, elle relève du diocèse catholique de Moscou, et, jusqu’à la guerre, elle recevait la visite d’un missionnaire venant de Vladivostock. Il y avait aussi des popes résidant au nord et au sud de l’île. Mais depuis, il n’y a plus ni popes, ni missionnaires russes à Saghalien. Un nouveau champ y est donc ouvert aux ouvriers apostoliques.

Cf. Paul Labbé, Un bagne russe.
Cf. C. H. Hawes, In the uttermost East.
Cf. Y. Takenobu, The Japon year book, pp. 718-720.