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Ce n’est pas tout : songeons encore à l’idolâtrie qui insulte Jésus-Hostie en son divin Tabernacle. Le matin, dès que l’aurore a blanchi l’horizon, annonçant majestueusement l’ascension triomphale du puissant roi du jour ; au moment où une brise légère vient faire frissonner le verdoyant feuillage des arbres, entr’ouvrir la corolle des fleurs chargées de perles de rosée et avertir les oiseaux d’entonner de nouveau leurs chants, en un mot, au moment où toute la nature se réveille pour louer son Créateur, voici qu’arrive jusqu’à la chapelle catholique un son de cloche mélancolique, lugubre, sinistre : ce sont des coups comme ceux d’un glas funèbre, résonnant d’abord à intervalles distants, puis de plus en plus courts, enfin éclatant en tempête confuse et insupportable. Ce son de cloche vient d’une pagode voisine et il annonce que les bonzes vont en ce moment commencer leurs dévotions larmoyantes devant leurs hideuses idoles. C’est ainsi qu’au milieu d’une nature qui prie, l’homme seul, pourtant la plus noble des créatures terrestres, ignore son Créateur et son vrai Dieu.

Le long du jour, du fond de son Tabernacle, Jésus-Hostie entend encore de temps en temps le son du tambour. Ce son vient non-seulement des bonzeries, mais aussi de certaines maisons particulières, où le bonze vient de temps à autre faire des prières pour avoir une aumône ou pour veiller auprès d’un mort. Or, en ces circonstances, il est presque toujours accompagné de son tambour.

Il y a aussi les enterrements bouddhistes et shintoïstes qui sont toujours une insulte pour Notre-Seigneur. Le décor du cortège diffère un peu chez les uns et chez les autres. Les premiers ont beaucoup de fleurs. Les