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PROPOS JAPONAIS

sèdent, un établissement considérable, recevant un bon nombre d’élèves. Inutile d’ajouter que l’éducation qu’on donne dans cette maison, comme dans toutes les écoles catholiques, l’emporte, sans comparaison, sur celles des écoles païennes, où l’on ne donne à vrai dire qu’une instruction intellectuelle plus ou moins saine, et surtout dépourvue de principes solides d’éducation morale.

Il y a une grosse différence de climat entre le Hakkaido et Sendai. Partis de Sapporo à l’époque où l’hiver se faisait déjà pressentir, nous trouvions, quelques jours plus tard, à Sendai une température beaucoup plus clémente, un soleil qui remplissait les maisons d’une chaleur douce et caressante, tandis qu’au dehors il faisait mûrir avec amour la petite mandarine dorée et le savoureux fruit rouge du plaqueminier. À cette époque, beaucoup d’arbres avaient encore leur verdure, et les jardins potagers conservaient des légumes presque dans leur première fraîcheur.

Nous ne sommes restés qu’une journée à Sendai. Le soir même nous reprenions le train qui, le lendemain matin nous déposait à Tokio.

Tôkyô ! l’immense Tôkyô, si vaste, si étendu, dont l’aspect surtout est si complexe, si mélangé d’ancien et de moderne, qu’il est presque impossible d’en définir la physionomie. Tôkyô est peut-être parmi les grandes villes du Japon celle qui, dans son ensemble, offre le moins de satisfaction à l’œil du visiteur. En y entrant et en la parcourant tant soit peu, on est littéralement déconcerté : on s’attendait à entrer dans un monde fabuleux,