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62 CHAPITRE PREMIER. — LES ORIGINES

elle ne nous laissait du moins entrevoir une des routes que suivit la poésie primitive pour pénétrer dans la Grèce centrale. Les traditions relatives à Musée sont loin d'être concordantes. On faisait de lui le fils de Mené, c'est-à-dire de la Lune, le fils ou le disciple d'Orphée. Thrace d'origine, il avait été, disait-on, le premier prêtre des mystères d'Eleusis*. Des poésies religieuses apocryphes furent compo- sées plus ou moins anciennement sous son nom, notamment un hymne à Déméter*. Il représentait donc une poésie sacerdotale rattachée à la Piérie par ses origines et à l'Attique par le choix de ses sujets. Si cette idée était réellement fondée sur une tradition solide, ce que nous ne pouvons ni nier ni affirmer, il faudrait admettre que la poésie piérienne, en même temps qu'elle pénétrait jusqu'à l'Hélicon par la Thcssalie, dut arriver par mer à Eleusis sur les côtes de l'Attique; il n'y a rien là d'invraisem- blable. Le nom d'Eumolpe, le Thrace, qui, d'après la légende', vint s'établir à Eleusis et y célébra avec les filles de Célcus les rites des déesses, se rattache naturellement à celui de Musée, qu'on lui a quelque- fois donné pour fils; au reste Eumolpe, ancêtre réel ou fictif de la finnille sacerdotale des Eumolpides, ne semble pas avoir été considéré lui-même ordinai- rement comme poète.

En Attique, la vieille poésie religieuse a encore un autre représentant dans la personne de Pam- phos. Au dire de Pausanias, ce serait même lui qui

��1. Hcrmcsiaiiax, fr. 2, v. 15 et suiv. (Anthol, lyr, de Bergk); Diod., IV, 25; Pausan., X, 7, 2; Eurip., RhésoSy 945. — Légende de Musée à Athènes, sou tombeau sur le Musée, Paus., I, 25.

2. Pausao., I, 22.

3. Pausan., î, 38.

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