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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/116

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66 CHAPITRE PREMIER. — LES ORIGINES

fcstations à peu près contemporaines du génie hel- lénique, nées toutes deux d'un même état général de civilisation et répondant aux mômes besoins, mais, autant que nous pouvons en juger, dues à des influences diverses et marquées par suite de carac- tères diff'érents.

Plus novateurs que leurs frères d'Europe, les Grecs orientaux se sont toujours montrés moins sé- vères qu'eux dans leurs goûts. Il est donc vraisem- blable que leur poésie religieuse a du, dès l'ori- gine, se parer, pour ainsi dire, plus richement, en faisant une plus large part à l'élément musical. C'est ce que les traditions anciennes semblent confirmer, lorsqu'elles attribuent à Apollon la cithare et à Olen l'invention du vers hexamètre.

La phorminx ou cithare ((pspjjLiv^, xiOapiç ou xtôapa), bien qu'inventée selon la légende mythologique par Hermès *, est proprement l'instrument d'Apollon. La poésie ancienne a représenté bien des fois ce dieu jouant de la cithare, tandis que les Muses chantent des hymnes *. 11 est donc naturel de penser que cet instrument a été dès la plus haute antiquité associé à son culte, et que l'un et l'autre ont eu à peu de chose près les mômes destinées. La cithare, fort simple à l'origine, convenait très bien aux chants primitifs '. Elle se prêtait à marquer fortement le

��1. Hymne homérique à Hermès^ v. 25 et suiv. Il est facile de voir que dans cette légende Hermès joue simplement le rôle d'inven- teur, parce que l'invention est son attribut essentiel; mais la cithare ne lui appartient pas.

2. Iliade, I, 603: ...90p[xiYY05'^Ê?iît*^^oç, î^vr/^* 'AtioXXwv — Mouadccdy 0* a? oUiBov a[xEi6d{x£vai 67:1 xaX^. Les passages analogues sont nom- breux; voyez notamment Hymne à Hermès, v. 4 et suiv., 335 et suiv.; Pindare, Ném., Y, 41 et suiv., Bergk.

3. On sait en quoi elle consistait essentiellement : des cordes

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