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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/156

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106 CHAPITRE II. — ANALYSE DE LILIADE

devait comprendre toute la poésie homérique, mais VIliade seule a paru. C'est un vaste et commode répertoire, où Tauteur a réuni toutes les ressources critiques qui existaient de son temps ; des dissertations spéciales sur une foule de questions homériques y remplissent cinq volumes. A la même tendance se rattache l'édition de Dugas-Montbel, accompagnée d'une traduction et de commentaires (9 vol. in-8®, Paris, 1828-34, avec V Histoire des poésies homériques).

D'autres ont prétendu ou prétendent encore restituer le texte d'Aristarque lui-même. Négligeant de parti pris le travail des successeurs de ce critique, ils veulent en revenir à V Iliade qu'il avait constituée au second siècle avant notre ère. L'initiateur de ce mouvement a été Karl Lehrs par sa dissertation De Aristarchi studiis homericis , Kœnigsberg, 1833. G. Dindorf, qui suivait encore la précédente ten- dance lorsqu'il publia sa première édition d'Homère (Leipsig, 1826-28), reproduite dans la collection Didôt, se laissa convertir entièrement par Lehrs, et sa quatrième édition de 1855 est un essai de restitution du texte aristarchien. — Cette méthode a été appliquée avec une sorte de passion dans 17/iWe d'A. Pierron (2 vol. in-8«, 2« édition, Paris, 1883), qui fait partie de la collection d'éditions savantes publiées par la maison Hachette. — C'est aussi en somme celle de J. La Roche [Ilias, 2 vol. in-8», Leipzig, 1873-76).

La troisième tendance, qui nous parait la vraie, consiste à traiter le texte de VIliade avec une entière indépendance vis-à-vis des critiques anciens. Les progrès de la philologie permettent à la science moderne de se faire une idée beaucoup plus précise de ce que devait être à l'origine VIliade qu'il n'était permis à Aristarque de le concevoir. S'attacher doci- lement à la critique alexandrine, c'est donc se faire ignorant sans y être obligé. Nous n'en voyons pas le profit. Il est vrai que cette indépendance peut donner lieu à beaucoup d'écarts ; la sagesse consiste à les éviter, et non à suivre la routine. Notons en ce genre la bizarre édition de Payne Knight [Car- mina homerica Ilias et Odyssea, Londres, 1820), essai par trop fantaisiste d'une restitution de l'orthographe grecque la plus ancienne; — le remarquable travail de Bekker (2 vol..

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