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LIVRE I 115

placer par suite à un moment quelconque de la guerre.

La seconde partie du même livre se rattache étroi- tement à la première, qui aurait pu se passer d^elle, mais dont elle-même ne peut se passer. Agamem- non envoie prendre Briséis dans la tente d'Achille. Celui-ci la livre, mais en renouvelant son serment de haine et de vengeance. Puis, seul, amèrement affligé, il invoque sur le rivage sa mère Thétis; plainte admirable, où Taccent filial se môle à celui de l'orgueil irrité. La déesse apparaît, écoule ses plain- tes, gémit à son tour dans un sentiment de tendresse toute maternelle, et s'engage à demander vengeance à Zeus, lorsque ce dieu, absent de TOlympe pour douze jours, y sera revenu. En attendant, Achille reste à l'écart, éloigné des combats et des assem- blées, tandis qu'Ulysse, envoyé par. Agamemnon, reconduit la jeune Ghryséis à son père qui ré- voque solennellement sa malédiction. Enfin le dou- zième jour arrive : Thétis va trouver Zeus, et, par une prière pressante, elle obtient de lui la promesse solennelle que les Achéens auront le dessous jus- qu'à ce qu'ils aient donné satisfaction à son fils. Le secret de cette promesse est surpris par Héré, pleine de sollicitude pour les Achéens. Une altercation vive éclate entre elle et Zeus. Le fils d'IIéré, Héphaestos, intervient pour rétablir la paix et la cordialité : après un festin joyeux, les dieux se séparent pour se livrer au repos.

Gomme on le voit, ce groupe de scènes ne con- stitue pas un tout, distinct du premier : c'est une suite et rien de plus. Cette suite semble être une sorte d'agrandissement que le poète a fait subir à sa première création. Quelques légères contradictions de détails peuvent passer pour des indices de ce

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