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13't CHAPITRE II. — ANALYSE DE L'ILIADE

Comiiienl arccplenl-ils un nouveau pacte avec les Troyens après celui qui a été violé le matin même, et cela sans faire aucune allusion à cette trahison?^ Voilà pour les invraisemblances. Mais au point de vue de Tart de composer, que penser de cette ba- taille furieuse qui se termine par un combat singu- lier? Et ce combat singulier est le second de cette journée ; et il répète, comme il est naturel, les péri- péties du premier. Il est inadmissible par suite qu'il ait pu être composé par le grand poète qui a fait les Exploits de Diomède. Lorsqu'on cherche à en deviner l'origine, l'explication la plus vraisemblable est celle-ci : le récit des Exploits de Diomède^ une fois mis à la place qu'il occupe dans le poème, avait besoin d'un dénoùment ; il fallait que la journée se terminât d'une manière quelconque; Fauteur du raccord , incapable de créer par lui-même des scènes égales aux précédentes, a mis fin à la ba- taille par une intervention d'Athéné et d'Apollon, qui est une simple machine épique; et, en guise de dénoùment, il a imaginé d'insérer là le récit d'un combat singulier, dans lequel Timitation de- vait rendre sa tache moins lourde. — La fin du livre VII (v. 313-482), désignée sous le titre d'JS/i- lèvement des morts (Nsxpwv avaCpsst;), est un morceau d'un mérite poétique fort médiocre cl dénué de toute vraisemblance. Une trêve d'un jour est con- clue pour permettre d'ensevelir les morts, et les Grecs en profitent pour entourer leur camp d'un

��1. Hector seul en dit un raot (v. 69) en rejel.ant tout sur Zeus. C'est là une .itténuation assez maladroite de l'invraisemblance signalée. Elle prouve que l'auteur duVII« livre a eu conscience de cette invraisemblance, mais il a passe outre par les raisons que j'indique.

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