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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/192

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Ht CHAPITRE II. — AXALYSE DE LILIADE

Mtffe principal y parait à son tour, de telle sorte que jamais le rôle d'aucun d'entre eux ne se mêle avec celui d'un autre. Mais ce plan si simple comporte une admirable richesse de récits partiels. En Tariant les actions et les sentiments, le poète suscite en nous à s^in gré des impressions aussi diverses que profondes, qui nous conduisent par un progrès na- turel jusqu'au dénoùment. Et ce qu'il y a de plus éminent en lui, c^est ce que nous avons déjà princi- palement admiré au livre I, à savoir le don de créer des êtres vivants, de faire parler les passions, de saisir immédiatement dans chaque situation et pour chaque personnage le sentiment vrai, enfin d'attri- buer k chaque héros sa physionomie propre sans avoir besoin pour cela de le décrire. Tout ce qui constitue le type homérique est donc là réuni et s'y manifeste au plus haut degré.

Ces observations s'appliquent à tout le récit de la bataille, c'est-à-dire à la principale partie du livre XI (v. 1-596); mais elles ne conviennent en aucune ma- nière à ce qui suit (v. 597-fin). Cette fin est en effet un épisode absolument distinct du récit précédent. Nestor emmène sur son char Machaon blessé. Achille les aperçoit de sa lente, mais, comme il ne recon- naît pas le blessé, il envoie Patrocle savoir qui il CHt. Palrode vient dans la tente de Nestor et re- fuse de «'y arrêter, alléguant l'impatience d'Achille. Cela n'enipéche pas Nestor de lui adresser un long discours étranger à la circonstance. En s'en re- tournant, Patrocle rencontre Kurypyle blessé, et oubliant de plus en plus qu'il est attendu si inipa- lieminenl, il reste avec lui. Ce n'est qu'au livre XV, lorsque l'action aura marché, qu'à la vue du désastre (les Achéens il pensera enfin à revenir vers Achille. 11 sera auprès de lui au début du XVI* livre, sans

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