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LIVRE XVII 153

tion vraiment dramatique. C'est un va et vient, au milieu duquel abondent les réminiscences ou les emprunts directs, le XV livre étant particulièrement mis à contribution. Chercher dans cette composition les parcelles dispersées d'un récit primitif qui aurait disparu peu à peu sous les surcharges est une ten- tative purement chimérique. Nous le considérons dans son ensemble comme un de ces développe- ments tardifs qui sont venus s'ajouter avec plus ou moins de succès au corps primitif de V Iliade. Le des- sein principal de son auteur ou de ses auteurs est d'ailleurs visible : on a voulu compléter la Patroclte et préparer certaines parties des chants suivants, qui, à vrai dire, n'avaient aucun besoin de cette pré- paration.

VII

Le nom A^Achilléide^ qui n'a point de valeur histo- rique, est une dénomination commode pour dési- gner les sept derniers chants de V Iliade : Achille en effet les remplit tout entiers. Par là, ils forment un groupe ; mais cela ne veut pas dire qu'ils aient été créés ensemble, ni qu'ils soient l'œuvre du même poète.

Distinguons d'abord dans ce groupe les livres XVIII et XIX, qui en forment comme l'introduction.

Le début du livre XVIII s'offre à nous comme la fin du récit précédent ; mais il est visible qu'il estbien plutôt le prélude de l'épisode principal qui va suivre, c'est-à-dire de la Fabrication des armes. Antiloque ap- porte à Achille la nouvelle de la mort de Patrocle. Achille est d'abord comme écrasé par la violence de sa douleur; son désespoir attire hors des profon- deurs de la mer Thétis et son cortège de Néréides.

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