Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/219

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE III
FORMATION DE L’ILIADE

sommaire

I. Opinion traditionnelle sur l’unité primitive de l’Iliade. Objections préliminaires. Invraisemblance d’une grande composition au temps où est né le poème. — II. Discussion des systèmes d’unité primitive. Nitzsch et Otfried Müller. — III. L’Iliade considérée comme un assemblage de petits poèmes indépendants. Wolf. Dugas-Montbel. Lachmann. Réfutation de cette manière de voir. — IV. Systèmes intermédiaires. Wolf, God. Hermann. Hypothèse de Grote. Guigniaut et Koechly. — V. Vérité probable. Le premier noyau de l’Iliade. Chants liés en série et chants annexes. — VI. Chants de développement. — VII. Chants de raccord.


L’antiquité semble ne s’être fait qu’une idée assez vague de la composition des poèmes homériques. Elle les étudiait et les admirait sous leur forme traditionnelle plutôt qu’elle ne s’interrogeait méthodiquement sur leur origine. Une opinion fort répandue, comme nous le verrons plus loin, attribuait au tyran d’Athènes, Pisistrate, la constitution définitive de ces poèmes. On admettait donc qu’auparavant, pendant une période de temps plus ou moins longue, ils avaient dii être dans un état mal défini, qu’on qualifiait de dispersion[1]. Mais cette opinion, autant

  1. Épigr. anc. (Anecd. graeca de Villoison, t. II, p. 183) :