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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/244

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194 CHAPITRE III. ~ FORMATION DE L ILIADE

héritage aux lloincrides el qu'ils auraient peu à peu exécuté. Il est trop manifeste que cette notion d'un plan distinct de l'ouvrage lui-niénie ne peut se con- cilier avec la liberté et la souplesse de la vieille poésie épique, surtout si Ton admet que Técriturc fut alors hors d'usage. Mais ce n'est là qu'une erreur de forme, pour ainsi dire, qui ne doit pas compro- mettre ce qu'il y a de juste dans l'idée même. Koechly, disciple de Lachmann, et se plaçant par suite à un point de vue tout opposé, néglige trop l'unité de VIliade actuelle ; mais ce qu'il a eu le mérite de mettre en lumière, c'est que le premier germe du poème a dû être non pas un poème à pro- prement parler, mais une série de chants détachés qui se reliaient les uns aux autres '. Qu'il ait d'ail- leurs mal défini cette série primitive, peu importe : l'idée n'en reste pas moins. C'est en combinant ces deux conceptions qu'on peut sans doute approcher le plus possible de la vérité.

��L'analyse de VIliade nous a fait reconnaître qu*iin certain nombre de parties du poème présentent des caractères communs très frappants. Quelques-unes

��1. Homer und das griechische Epos, dissertation publiée en 1843 duns la Zeitschrift fur die Allerthumwissenschaftj reproduite dans les Opuscula philologica, t. II; voir surtout p. 14 et 15. Cf. aussi Dissertation sur l'Odyssée, p. 73 du même volume. — L'édition de VIliade, publiée par Koeclily dans la collection Teubncr en 1860 sous le titre d' 'IXià; [xixpaé, ofire seize chants extraits du poème homérique. L'ensemble est ainsi (ictruit, ce qui est un grave inconvénient, sans que nous puissions voir comment les parties procèdent les unes des autres.

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