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LES RHAPSODES 415

fit d'abord quelque résistance à cette poésie venue du dehors; mais enfin il se laissa séduire complète- ment, et il y eut à Sparte, en Crète, à Cyrène, des concours de rhapsodes ou tout au moins de solen- nelles représentations rhapsodiques *. Hérodote men- tionne expressément des concours de rhapsodes qui avaient lieu à Sicyone au vi® siècle et que le tyran Clislhène fit cesser*. Argos, glorifiée dans V Iliade^ ne dut pas être moins hospitalière pour les rhap- sodes, et il n^est pas douteux qu'ils n'aient figuré dans les fêtes homériques que cette ville, d'après un témoignage ancien, célébrait périodiquement*. Mais Taccueil que leur fit Athènes a une importance toute particulière, à cause de l'influence qu'elle eut sur la constitution et la conservation du texte écrit des poèmes d'Homère.

Si nous en croyons Diogène Laerce, le grand légis- lateur d'Athènes, Selon, ne dédaigna pas d'imposer

de Pont, Ilêpi noXiTsiûv, Polit. Laced,, 2, dans les Histor, graec, fragm. de Mûller, t. II.

1. Max. de Tyr, XXIII, 5 : *0^ï (xèv yàp rj Sîcapxy) ^a<{/(i>8et, h^ï $à xai 7) KpTjTT), 6vj»£ 5e x«i to Atopixdv ev A:6'jt) y^voç. Voir à ce propos Marckscheirel, Ilesiodi fragmenta^ ]^. 246. — D'après le scoliaste de Pindare cité plus haut {Ném.y II, 1), ce serait Kynx*thos qui aurait le premier rhapsodie les poèmes homériques à Syracuse dans la 69® Olympiade (504-501). Cette date tardive est fort suspecte, et pourrait bien provenir d'une simple erreur de transcription. Euslathe dit aussi fort obscurément (Cornm, sur llliad.j p. 16 et 17) : Tou oLT^x^ikXv.^ xrjv '0|XT[pou «otijaiv crxeSaiOsîaav âpx.^v licoiTJaaTO Kjva'.Oo; ô Xîo;.

2. Hérod., V, 67.

3. Concours d'Homère et d'Hésiode, § 18. Il est dit, dans le même récit, qu'Homère a rhapsodie ses poèmes à Corinthe. Il y a là probablement une allusion à l'éclat des récitations rhapsodiques dans cette ville. On sait qu'un épisode de V Odyssée figurait sur le coffret célèbre dans l'histoire de l'art sous le nom de coffre de Kypsélos (Pausan., V, 19, 7).

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