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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/47

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XXXIII
PRÉFACE

par Otfried Müller. Les uns, comme Bernhardy, ont donné à la bibliographie la première place. Les autres, comme Bergk, l’ont complètement éliminée. La plupart ont suivi une voie intermédiaire. Tous ont ajouté quelque chose à l’œuvre de leurs devanciers, soit des faits nouveaux, soit des idées personnelles, soit des qualités littéraires originales. L’ouvrage de Bergk surtout, malheureusement inachevé, est à beaucoup d’égards un chef d’œuvre, et, par l’ampleur aisée de la forme aussi bien que par l’érudition, un véritable monument[1].

Nous avons cru qu’il restait à tenter en France et pour la France ce que les savants dont on vient de lire les noms ont fait pour l’Angleterre et pour l’Allemagne, c’est-à-dire de rassembler et de résumer dans un ouvrage unique, suffisamment étendu, facile à lire et à consulter, l’enchaînement des principaux faits et des principales idées que les recherches de la philologie ont mis en lumière sur l’ensemble de la littérature grecque classique. Pour nous comme pour O. Müller, le véritable sujet d’une histoire du genre de celle-ci, c’est moins l’infinie multitude des écrits grecs pris en eux-mêmes et considérés dans un esprit de curiosité bibliographique, que l’esprit grec se manifestant et se déterminant suivant ses lois propres dans la création des

  1. Le premier volume seul, sur trois, a paru du vivant de Bergk. La rédaction des deux derniers volumes n’était pas entièrement achevée ; il y subsiste des lacunes. Le troisième volume comprend l’histoire de la tragédie attique.