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454 CHAPITRE IX. — LA POÉSIE CYCLIQUE

Il résulte de ces vers de Callimaque que la Prise d^OEchalie était considérée par les Alexandrins comme Fœuvre du Samien Créophyle, mais qu41s la clas- saient en même temps parmi les poésies homériques, c^ est-à-dire sans doute dans le cycle. Ce Créophyle, dont nous avons déjà parlé, était, on s'en souvient, l'ancêtre, réel ou mythique, d'une famille samienne, celle des Créophyliens, analogue au ^évoç des Ho- mérides de Chios. On peut donc supposer que ce poème, quel qu'en fût d'ailleurs l'auteur, appartenait aux aèdes de cette famille , à l'origine du moins. Le sujet, d'après l'épigramme citée, était l'expédition d'Héraclès contre Œchalie, ville du roi Eurytos, qui avait refusé au héros la main de sa fille lolé, au mépris d'une convention formelle. On s'explique par suite que le poème fut aussi appelé Béraclée (Paus. lY, 2, 2). Nous en ignorons la date. Toutefois il faut se rappeler quelle influence , signalée précé- demment, les légendes d'Héraclès ont exercée sur V Iliade. Il est donc certain qu'au temps où le grand poème homérique s'achevait, ces légendes prenaient corps, et il est assez vraisemblable que la Prise d'Œchalie a été l'œuvre la plus considérable do cette poésie relative à Héraclès, puisqu'on ne cite pas d'autre épopée antique composée sur le même sujet qui ait cfiacé celle-ci par son éclat.

Cette énumération est loin d'épuiser la liste des poèmes épiques que la Grèce vit naître entre le viii° et le vi° siècle avant notre ère. On peut encore lire sur l'inscription Borgîa le nom mutilé de Lycaon, qui devait être le héros d'un récit poétique égale- ment rattaché au cycle'. D'autres poèmes, qui furent

��1. Welcker le nie (Cyclus, 1, p. 35), saus on donner aucune

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