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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/577

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LA LANGUE DHÉSIODE 527

poésie. Nous avons déjà fait remarquer l'importance capitale de ce fait pour la chronologie littéraire*.

Toutefois l'élément éolicn a dans les Travaux une importance plus grande que dans les poèmes ho- mériques. On y trouve en effet quelques formes d'un caractère éolien bien prononcé, qui sont absolument étrangères à la langue d'Homère*. Il est singulier que ces formes ne se retrouvent pas dans le dia- lecte béotien, tel qu'il nous est connu par les ins- criptions et les témoignages ; elles appartiennent plutôt à l'éolien d'Asie*. On pourrait être tenté de voir là une confirmation inattendue de la tradition qui rattachait la famille d'Hésiode à l'Eolie asiatique ; nous croyons qu'on se tromperait : un poète parle la langue de ses auditeurs et non la sienne. La vérité est que nous connaissons trop peu les relations des divers dialectes béotiens au temps d'Hésiode pour avoir le droit de tirer d'un si petit nombre de faits des conclusions aussi précises. — A cet élément dialectal éolien, s'ajoute et se mêle, dans les Tra- vauXj un élément dorien, qui deviendra plus impor- tant dans la Théogonie*. Ce fait a été ingénieusement

1. Ajoutons ici que la langue d'Hésiode est en progrès gram- matical sur celle d'Homère. Par exemple le pronom réfléchi de la troisième personne, étranger à Homère, semble bien y apparaître déjiy même dans les Travaux; voy. Rzach, p. 427.

2. ArvT){At pour aiv^co, Travaux, 683. 'Ap(o;jiEva'. pour apouv, 22. 'A4<v pour à^(Zoi^ 426. TpiTjxovTtJv pour Tpi7[xovia, 6V6. MeXtav pour tuùJL&Df, 115. (Rzacb, p. 465).

3. Rzacb, p. 464-65, d'après Abreus (Verhandlungen der Gôt^ iinger Philologenversammlung, 1852, p. 73 et suiv.).

4. Les accusatifs pluriels do la première déclinaisou avec la finale brèye Bcivà; ii^xaç, v. 675; [wzà Tponà; f^cXioio, 564 et 663; les anciennes désinences des troisièmes personnes du pluriel dans les temps secondaires, E8i8ov, 139; le nombre cardinal dorien, zixopa, 698 (Rzacb, p. 465).

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