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532 CHAPITRE XI. — LES TRAVAUX ET LES JOURS

c'était de donner des règles ou des préceptes. Les uns contenaient l'exposé des principes et des pro- cédés de certains arts : véritables traités, ressem- blant par conséquent plus ou moins à la partie des Travaux qui concerne Tagriculture et la navigation. Les autres consistaient en séries de recommanda- tions morales ; ils se rattachaient ainsi plus directe- ment à la première partie du même poème, à celle que nous avons appelée Y Exhortation.

On ne sera pas surpris de rencontrer tout d'abord deux traités de divination : V Ornithomantie et les Commentaires sur les prodiges. Nous avons déjà noté les rapports du calendrier qui fait partie des Travaux avec l'art des devins. Hésiode, d'après Pausanias, passait pour avoir appris la divination chez les Acar- naniens'. Instruit par eux, il avait composé ses poésies divinatoires^ c'est-à-dire les deux poèmes qui viennent d'être cités*. La divination par les oiseaux et la divination par les prodiges étant les deux formes principales de la mantique ancienne, ces deux exposés didactiques se complétaient l'un l'autre. Tout ce que nous en savons, c'est que Y Ornithomantie élait quel- quefois rattachée aux Travaux et considérée comme une partie de ce poème^.

��1. Pausan.y IX. 31.

2. ^'Ettt) [xavT'.xa, Pausau., ibid. On a fait de ces mots par mé- prise un titre distinct; cette opinion a été réfutée très nettement par MnrckschefTel, ouv. cité, p. 173 et suiv.

3. Ce fut Apollonios de Rhodes, semble-t-il, qui sépara défini- tivement Y Ornithomantie des Tra\'aux. Scolie de Proclus, Tra- vauXj V. 824 : ToÛTOt; iKi^o-jai itvsç ttjv *OpviOou.avT£^av, attva *A::oX- XoSvto; 6 Pdoio; aOcTEÎ. Marckschefïel a supposé, non sans vraisem- blance, que le rattachement de ['Ornithomantie aux Travaux aurait eu pour cause le dernier vers de ce poème :

opviÔa; xp^vcov xai u;c£p6aaia( ocXceivcov.

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