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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/1022

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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME

L’école de Nonnos semble avoir prolongé son influence sur l’épopée jusqu’aux derniers temps de l’hellénisme. On croit encore la sentir au viie siècle chez le poète Georges de Pisidie, qui fut diacre de Sainte-Sophie sous Héraclius (610-641)[1]. Auteur d’une Héracliade, où il racontait la victoire d’Héraclius sur Chosroès, Georges retraça, dans divers poèmes historiques, les grands événements de son temps, expéditions contre les Perses, défense de Constantinople attaquée par les Avares ; il composa aussi des poésies religieuses et morales, qui le classent bien plutôt parmi les littérateurs byzantins[2]. Mais en un autre sens, il est le dernier des poètes de tradition grecque.

V

Deux autres genres de poésie, plus modestes, n’avaient cessé d’être en honneur dans la société grecque de l’empire : l’épigramme, d’une part, et la poésie amoureuse, dite Anacréontique, de l’autre. L’une et l’autre se condensent, pour ainsi dire, au temps où nous sommes arrivés, dans des recueils qui nous fournissent une occasion naturelle d’en reprendre l’histoire et de la conduire à sa fin.

Nous avons parlé plus haut des recueils d’épigrammes de Méléagre, de Philippe, de Straton, et de quelques autres. Au vie siècle, une œuvre analogue fut tentée par Agathias de Myrrhina, qui fut avocat à Constantinople sous Justinien, se fit connaître par un ouvrage historique dont nous parlerons plus loin, et mourut entre 577 et 582. Poète d’épigrammes lui-même, il eut l’idée de composer un recueil d’épigrammes « nouvelles » (Κύκλος (Kyklos)

  1. Krumbacher, Gesch. d. byzant. Liter., § 184.
  2. Bardenhewer, Patrologie, § 86.