À Athènes, dans le même temps, Marinos occupait le scolarchat après Proclos, sans aucun éclat ; un seul écrit de lui nous est parvenu : c’est la Vie de Proclos, intéressante par les faits qu’elle expose, mais sans valeur littéraire[1].— Isidore, qui lui succéda, paraît avoir été surtout un saint homme et un mystique exalté ; il nous est connu par une biographie, conservée en partie seulement, qui est l’œuvre de Damaskios[2]. — Hégias[3], le troisième scolarque d’Athènes après Proclos, n’est pour nous qu’un inconnu, malgré la notice assez ample de Suidas, empruntée à Damaskios.
Passablement déchue sous ces divers maitres, l’école d’Athenes se relève, vers 510 environ, avec Damaskios, successeur d’Hégias, et avec son disciple, Simplikios. — Damaskios, rêveur et mystique autant que l’avait été Jamblique, qu’il admirait entre tous, fut de plus, comme Proclos, un dialecticien[4]. Il avait écrit divers commentaires sur Aristote, qui sont perdus. Nous possédons encore de lui un traité intitulé Doutes et solutions à propos des premiers principes (Ἀπορίαι ϰαὶ λύσεις περὶ τῶν πρώτων ἀρχῶν (Aporiai kai luseis peri tôn prôtôn archôn)) ; il y aborde, non sans vigueur, la difficulté fondamentale du Néoplatonisme, celle de concilier l’Unité pure, dénuée d’attributs, avec l’existence d’êtres déterminés qui procèdent d’elle ; et s’il ne la résout pas. il fait preuve du moins en cet essai d’une force d’intelligence qui était rare en ce temps[5]. Nous avons aussi sa
- ↑ Suidas, Μαρῖνος Νεαπολέτες (Marinos Neapoletês). La Vie de Proclos a été publiée par Boissonade, Leipzig, 1814, et de nouveau dans la Bibl. Didot, à la suite du Diogène Laërce, Paris, 1850.
- ↑ Suidas, Ἰσίδωρος (Isidoros). Sur sa biographie, voir plus loin, à propos de Damaskios.
- ↑ Suidas, Ἡγίας (Hêgias).
- ↑ Suidas, Δαμάσϰιος (Damaskios). Em. Ruelle, Le philosophe Damascius, étude sur sa vie et ses ouvrages, Paris, Didier, 1861.
- ↑ Damascii fragmenta dans les Anecdota gr. de J. Ch. Wolf, 1724 ; Damascii philosophi platonici quaestiones, éd. Jos. Kopp, Francfort,